Donner
sa langue au chat : renoncer à deviner, à trouver la solution
On
ne trouve cette expression qu'au XIXè siècle ; mais jeter sa langue aux
chiens est dans Mme de Sévigné. Cette expression est à rapprocher de n'être
pas bon à jeter aux chiens, «ne rien valoir», qu'emploie aussi Madame de
Sévigné. Pourquoi jeter est-il devenu donner alors que au chat se substituait aux chiens ? L'expression régionale abandonner sa part aux chats peut servir d'exemple pour un transfert analogue. Surtout, le chat est évoqué à propos de «confidences». Mettre quelque chose dans l'oreille du chat (George Sand, dans La Petite Fadette), c'est «oublier». Mais ce chat qui garde les secrets est aussi considéré comme un bavard. Ai manjat lago de cat (j'ai mangé la langue du chat) se dit dans le Gard pour «je ne peux pas tenir ma langue» (Rolland). Donner sa langue au chat pourrait donc être à la fois « jeter l'organe de la parole, devenu inutile» et «le confier au chat, animal plein de connaissance».
Être lessivé, épuisé, très fatigué
Sens
figuré apparu en 1866. Langage familier signifiant "Dépouiller (son
adversaire au jeu)".
Voir aussi : nettoyer, rincer. Éliminer d'une compétition, d'un poste. Il s'est fait lessiver en moins de deux. Par extension : être lessivé, épuisé, très fatigué.
Voir aussi : nettoyer, rincer. Éliminer d'une compétition, d'un poste. Il s'est fait lessiver en moins de deux. Par extension : être lessivé, épuisé, très fatigué.
Raconter des salades, des histoires, des mensonges
Locution
familière : "Vendre sa salade" : chercher à convaincre, à soumettre
un projet, à faire adopter un point de vue. Souvent utilisée au
pluriel pour histoires, mensonges. Pas de salades !
Il «ne passe pas son temps à raconter des salades comme les autres, juste pour se faire valoir».
(Le Clézio)
C'est toujours la même salade, la même histoire.
Il «ne passe pas son temps à raconter des salades comme les autres, juste pour se faire valoir».
(Le Clézio)
C'est toujours la même salade, la même histoire.
Rentrer,
rester… dans sa coquille « se renfermer dans l'isolement, l'inaction ». Au
XVIIe siècle, rentrer dans sa coquille signifiait plus précisément « se
retirer d'une entreprise téméraire » (Wartburg). Comme dans l'expression
antonyme sortir de sa coquille (fin XVIIe s.), la métaphore s'appuie sur
le comportement de l'escargot et d'animaux similaires.
Il
s'agit d'une métonymie - le sapeur (ou le pompier) a affaire à des incendies -
et non pas d'une constatation sociologique. On a de même : fumer comme une
locomotive.
«[…] Sans doute fumait-il comme un sapeur ou comme un zouave barbu qui servait alors de réclame à la firme algérienne des cigarettes et papiers Job».
(M. Leiris, Biffures, p.36)
«[…] Sans doute fumait-il comme un sapeur ou comme un zouave barbu qui servait alors de réclame à la firme algérienne des cigarettes et papiers Job».
(M. Leiris, Biffures, p.36)
L'expression
semble provenir du milieu des comédiens ; son origine est obscure. Elle
appartient au registre très familier et s'est répandue après 1965. Voir aussi
«avoir la pêche».
Se
mettre en colère et parler avec autorité, prétention (1585, Cholières).
Monter sur ses grands chevaux, c'est être prêt à se faire faire raison avec l'épée et la lance. On ne montait autrefois sur son grand cheval, ou cheval de bataille, que pour se préparer à un combat à outrance. (J. Le Duchat, Ducatiana, t II, p. 481)
Cette explication est a posteriori, car avant monter… on trouve plus normalement les grands chevaux de quelqu'un : «les grands arguments, les grandes raisons». Comme pour monter sur ses ergots (ergo), M. Heron suggère ses grands quevaux (prononciation dialectale), c'est-à-dire : que vaut ?
Monter sur ses grands chevaux, c'est être prêt à se faire faire raison avec l'épée et la lance. On ne montait autrefois sur son grand cheval, ou cheval de bataille, que pour se préparer à un combat à outrance. (J. Le Duchat, Ducatiana, t II, p. 481)
Cette explication est a posteriori, car avant monter… on trouve plus normalement les grands chevaux de quelqu'un : «les grands arguments, les grandes raisons». Comme pour monter sur ses ergots (ergo), M. Heron suggère ses grands quevaux (prononciation dialectale), c'est-à-dire : que vaut ?
Avoir les doigts verts, la main verte : être habile à cultiver les plantes. «Une femme dont les "mains vertes" paraissaient avoir le don de faire pousser n'importe quoi n'importe où» (Tournier).
Sur une affiche, on appelle fromage blanc (ou fromage) l'emplacement laissé «en blanc» pour la présentation d'une vedette.
«Il était drôlement fier que sa fille soit une bureaucrate. Je suis bien de votre avis, il n'y avait pas de quoi en faire un fromage mais ce malentendu doit encore subsister dans l'esprit populaire, non ? »
(M. Michel-Bahsi, Poupoune, p.118
Mettre les pieds dans le plat : être brutalement indiscret
que aujourd'hui un personnage brutalement indiscret qui, non content de mettre les pieds sur la table, les place à l'occasion dans des assiettes et les plats. L'expression apparaît en en 1808 (Dictionnaire du bas langage, d'Hautel) ; à cette époque le plat est d'abord et plus généralement « la partie plate » (1808, Boiste). Pierre Guiraud (Les locutions françaises) voit dans l'expression un jeu de mots entre les formes franco-provençales gaffe «gué»et gaffer «nager, patauger» et plat au sens de «étendue d'eaux basses». Mettre les pieds dans le plat et gaffer serait «agiter les pieds dans l'eau, la boue».
Broyer du noir : être
déprimé, triste
(milieu XVIIIe siècle)
Cette locution ne se comprend globalement que par l'emploi, habituel, de noir
traditionnellement associé à la mélancolie, à la tristesse ; mais l'emploi du
verbe broyer demeure inexpliqué. L'origine est sans doute à chercher
dans l'argot des peintres ou des chimistes, mais les valeurs figurées de broyer
(être broyé «écrasé») ont probablement motivé le succès de l'expression.
Elle s'est maintenue, contrairement aux expressions, concurrentes faire du
noir (Rousseau) et être dans son noir (1808, Boiste).
«L'anxiété me retient ici ; - si tu broies du noir comme je le fais dans les longues interruptions de notre correspondance, je souhaite, mon ami, qu'il ne t'arrive pas d'en être privé du 22 juillet au 14 juin ; […].» (V. Jacquemont, Correspondance, t. II, p.94.)
«L'anxiété me retient ici ; - si tu broies du noir comme je le fais dans les longues interruptions de notre correspondance, je souhaite, mon ami, qu'il ne t'arrive pas d'en être privé du 22 juillet au 14 juin ; […].» (V. Jacquemont, Correspondance, t. II, p.94.)
être distrait; se perdre dans des rêveries confuses
Être dans les nuages :
« être distrait » -> DANS LA LUNE. La position en hauteur et la matière nébuleuse
exprimant la perte de contact avec le réel, symbolisé par le sol terrestre (cf.
Les Pieds sur terre). Variante récente : être, marcher, vivre sur un (son)
nuage.
Poser
un lapin : faire attendre quelqu'un en ne venant pas à un rendez-vous
[Cette
locution] a signifié aussi partir sans payer. Selon la chronologie établie par
Esnault (Dictionnaire des argots), l'expression veut dire en 1880 «ne
pas rétribuer les faveurs d'une fille», un lapin étant un paiement éludé
(milieu du XIX siècle.), d'après un effet de sens analogue à celui qui produit lapin
«voyageur clandestin» (voyager en lapin). À rapprocher de payer en
monnaie de singe, de l'espagnol hacer un mico «faire un singe =
manquer un rendez-vous» de l'ancienne locution payer en chats et en rats,
et, en ce qui concerne notre animal de l'expression francomtoise faire un
lièvre «prendre un objet à ses parents pour le vendre» (le point commun est
le «vol , mais le lapin est «un refus de payer»). «Le grand plaisir de ces spécialistes [les floueurs] consiste à promettre monts et merveilles aux femmes galantes et se retirer sans laisser aucune espèce de rémunération. Cette façon de procurer du plaisir s'appelle : poser un lapin.» p. 149 (G. Macé, ancien chef du service de la Sûreté, Mes lundis en prison)
«La dame expliquait qu'on lui avait posé un lapin furieux, et le bijoutier allait déposer à son tour une plainte en escroquerie.» (Goron, L'Amour à Paris, t. II. p. 644
Casser les pieds de quelqu'un : ennuyer, importuner quelqu'un
On
attendrait plutôt écraser ; dans cette locution d'origine argotique
(1890, in Esnault), pied est l'équivalent euphémistique d'autres
termes dont l'association avec casser est nettement plus claire, (casser le
cul, etc.). En outre, le pied, en argot c'est la «part». Or de la part
ou parties, le jeu de mot est aisé.
«Je veux pas te voir fiche le camp vous me cassez les pieds vous tous les mioches va-t-en qu'est-ce que tu as à me suivre partout ?» (T. Duvert, Paysage de la fantaisie, p. 192)
«Je veux pas te voir fiche le camp vous me cassez les pieds vous tous les mioches va-t-en qu'est-ce que tu as à me suivre partout ?» (T. Duvert, Paysage de la fantaisie, p. 192)
apprendre ces expressions pour français sois de plus en plus natif, qui servira également à augmenter votre vocabulaire.
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